Chers frères et sœurs, dans quelques jours nous allons fêter l’Ascension du Christ. Celui-ci, dans l’Évangile de ce dimanche, prépare les disciples à son absence physique. Face à leur tristesse et à la peur de la persécution et des souffrances à porter bientôt, il les encourage. Il les rassure de sa présence nouvelle et perpétuelle en leur disant : « Je ne vous laisse pas orphelins ». Mais comment l’absence devient présence ?

Les textes de ce dimanche nous aident à comprendre comment le Fils de Dieu continue d’être présent.

– Il est présent par sa parole et par l’Esprit-Saint qui va être envoyé à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité… »

– Il est présent par son amour, déposé dans les cœurs des disciples et dont ces derniers vivront : « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui »

– Il est présent par les signes de puissance que cet amour produit par ses disciples. Signes qu’on voit se multiplier dès le début de l’Église, d’après la 1ère lecture de ce dimanche, et qui se poursuivent jusqu’à nos jours : signes sacramentels, signes de bienveillance, de guérison, de solidarité et de fraternité ; des signes qui provoquent beaucoup d’émerveillement et de conversions, et qui donnent la joie et la paix. Autant de hauts faits proclamés dans une belle chanson que je vous invite à chanter ou à découvrir (sur You Tube) : « Signes par milliers, traces de ta gloire… Dieu dans notre histoire ».

Par ces différentes manières, Jésus reste près de nous ; si bien que nous ne devons pas nous sentir orphelins. En tout cas, il l’a confirmé aux disciples en leur disant : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps » (Mt 28,20). Seul un véritable « cœur à cœur » avec lui, dans la prière et l’accueil de sa parole, peut nous faire sentir et faire vivre l’expérience de cette présence ; il nous permet en même temps de nous laisser habiter et conduire par l’Esprit-Saint et par la flamme de son amour.

Mais il faut ajouter que, avec cette nouvelle présence, nul homme ne devrait se sentir orphelin ou seul. Grâce à ses nouveaux modes de présence, à la fois par ses sacrements, ses signes, ses disciples, Jésus veut « se manifester » vivant et proche de tout homme. Ainsi, ce que Saint Pierre attend de nous ses frères et sœurs dans la foi, c’est qu’en toute circonstance, nous soyons prêts à rendre compte de l’espérance qui est en nous. Il attend que nous soyons les signes de la vie divine qui nous est partagée depuis le baptême, que nous soyons la manifestation de présence du Dieu invisible qui donne la vie au monde et renouvelle la face de la terre. Par notre manière de vivre les vertus théologales (la foi, l’espérance et la charité), nous avons la mission de reprendre les mots du psaume pour dire au monde :« Venez et voyez les hauts faits de Dieu ».

Prions en ce jour pour ces milliers de témoins de la Bonne Nouvelle dans notre monde ; pour ceux-là qui, par leur foi et la force de l’Esprit Saint, accomplissent les signes de la présence nouvelle du Christ. Prions aussi pour toutes les personnes qui se sentent seules, orphelines : qu’elles rencontrent des enfants de Dieu qui leur permettent de découvrir la présence nouvelle du Christ dans leur vie.

Terminons par une prière bien appropriée que « Prions en Église » nous propose pour ce dimanche :

Fais de nous des messagers

 Seigneur Jésus, tu as su apaiser les craintes de tes disciples,
et tu en as fait des messagers audacieux et inventifs
pour que ton évangile soit connu et accueilli
« jusqu’aux extrémités de la terre ».

Sois béni pour cette immense nuées de témoins
hommes et femmes dont la vie, les gestes et les paroles
ont fait briller à travers les âges la lumière de ton Évangile,
et révélé au monde l’amour que tu lui portes,
en communion avec le Père qui t’a envoyé parmi nous.

Envoie-nous ton Esprit de vérité
qui avivait la ferveur des premières communautés
et leur permettait de trouver des solutions inédites
chaque fois qu’un problème se dressait sur leur route.

Amen

 

Père Sébastien, le 17 mai 2020