Arc-en-ciel, souvenirs d’enfance, souvenirs à l’âge de 8 ans d’avoir voulu me rendre au pied d’un arc-en-ciel, et grande déception de n’avoir pu réussir… ! Arc-en-ciel le signe de l’alliance ! Jésus venait d’être baptisé… ! Là est l’alliance ! Dieu bien aimant fait alliance avec l’humanité pécheresse. Nous sommes invités à entrer dans l’alliance… nous passons de l’image d’un Dieu vengeur et destructeur, à un dieu allié qui fait miséricorde qui prend sur lui le péché du monde qui mange avec les pêcheurs… ! (C’était l’Évangile de samedi matin) Et même qui se laisse manger par eux ! ! !
Accepter une alliance c’est se donner des alliés ! Et quel allié que notre Dieu, il vient à notre secours en permanence, sans jamais s’imposer ! Là est le propre d’une alliance : chacune des deux parties s’investit pour l’autre, sans dominer l’autre. Dieu ne veut pas dominer sur nous ! Faire vivre une alliance, c’est faire alliage (comme pour des métaux) pour être fort contre l’ennemi contre l’adversaire = Satan ! Satan, c’est l’accusateur, celui qui en permanence murmure à notre oreille que nous ne sommes pas dans les clous, celui qui veut nous décourager. Il est le diviseur, le diable, ou encore le perturbateur, le démon. Et Jésus dans le chapitre 8 de Saint-Jean nomme son arme préférée : le mensonge ! Il le dénonce comme menteur et père du mensonge. Ainsi pour nous proposer en vérité cette alliance renouvelée, Jésus ne fait pas semblant, il se laisse conduire au désert, il affronte l’ennemi, le tentateur, le menteur, il en est vainqueur !
« Jésus a souffert pour les péchés, une seule fois » avons-nous entendu dans la lettre de Saint-Pierre. Je préfère l’ancienne traduction : « Jésus est mort pour les péchés, une fois pour toutes… ». Ainsi sa victoire est pleine et définitive ! Saint-Paul dans la deuxième lecture du mercredi des cendres écrivait qu’il s’était fait péché pour nous… ! Il est mort pour les coupables, il a versé son sang pour moi, il est mort pour moi ! Imaginons la suite de l’histoire de Barabbas : Barabbas choisi pour être libre à la place de Jésus, quitte Jérusalem et passant devant les trois croix il reconnaît au centre Jésus, que Pilate a condamné à sa place. Alors il se dit, ce n’est pas lui qui devrait être là, c’est moi ! Oui, moi, Bertrand ! Oui, chacun d’entre nous peut se dire la même chose ! Alors peut-être Barabbas se dit-il : « il est mort pour moi, je vivrai pour lui ! »
Jésus est donc bien l’allié de nos vies humaines, de nos difficultés à progresser sur le chemin de la sainteté. Il est vainqueur des tentations de l’adversaire. Cette victoire annonce sa résurrection. Nous sommes participants de sa résurrection depuis notre baptême, participant de sa victoire, parce qu’il a donné sa vie pour nous ! Notre baptême c’est le début de l’alliance avec le vainqueur. Cette alliance se poursuit par l’alliage de l’humanité pécheresse et du divin Sauveur (eucharistie). Il nous est simplement demandé de nous engager envers Dieu avec une conscience droite. C’est-à-dire vivre en fonction de ce que nous savons de son investissement pour nous, sans tricher avec nous-mêmes c’est-à-dire de le laisser vivre en nous !
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. Pour cela demandons à l’Esprit de nous pousser nous aussi au désert pendant ces 40 jours pendant ce carême, pendant ce temps catéchuménal : nous sommes invités à renouveler l’alliance, nous sommes invités à replonger dans la grâce de notre baptême. Nous sommes invités à renouer avec la sainteté de notre baptême. Nous pouvons nous associer à l’effort des catéchumènes. Où en sont-ils les catéchumènes ? Ils en sont à cette étape majeure ou après avoir découvert l’amour de Dieu, ils scrutent leur vie pour repérer ce qui dans leur vie n’est pas conforme à cet
amour : le péché ! Ils acquièrent une conscience droite !
Nous sommes invités à en faire autant, et je vous invite à vivre sans tarder le sacrement du pardon. C’est la meilleure façon de nous préparer à Pâques, car le sacrement de la réconciliation c’est le sacrement de la résurrection ! Il est mort pour nos péchés une fois pour toutes, ce qui signifie aussi, pour toutes les fois où nous avons péché ? Cela signifie que tous les péchés du monde, tous nos péchés sont pardonnés ! Il ne nous reste qu’à accueillir ce pardon… ! C’est ainsi que nous réactivons notre foi en la victoire de Jésus ressuscité. Alors, dans la nuit de Pâques, nous pourrons renouveler en vérité, avec une conscience droite l’alliance de notre baptême.
Père Bertrand