Cet Évangile est une bonne nouvelle pour tous ceux qui, à la suite du vieil homme Job (première lecture), s’affrontent à la souffrance, à la maladie, au malheur sous toutes ses formes. Dieu n’est pas indifférent aux souffrances de l’homme ! C’est ce que nous relate l’Évangile, et c’est important en cette période de pandémie… !
Évangile : le mot revient 7 fois : cinq fois dans la bouche de Paul, et deux fois dans la bouche de Jésus. Évangile, mot grec qui signifie bonne nouvelle, mot grec qui a résisté à toutes les traductions : du grec au latin, du latin au français, le mot grec a gagné par ce qu’il porte bien plus qu’une nouvelle sympathique, positive, qui réjouirait celui qui la reçoit ! Et bien sûr, l’Évangile c’est bien autre chose qu’un bouquin ou qu’un écrit. L’Évangile n’est autre que la personne de Jésus. Nous l’affirmons chaque dimanche ; ainsi je viens de proclamer l’Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc.
Dans la synagogue de Capharnaüm Jésus vient d’expulser un démon. Puis il guérit la belle-mère de Pierre et le soir mêmes les foules se pressent à la porte pour être guéries et soulagées de leurs maux. Le lendemain tout le monde le cherche, bien évidemment ! Mais Jésus veut aller proclamer l’Évangile dans tous les villages de Galilée. C’est pour cela, dit-il, qu’il est sorti !
Sorti de quoi ? Sorti de Capharnaüm ? Peut-être ! Mais bien plus sûrement, Jésus est sorti de sa condition divine ! Jésus, le fils du père, deuxième personne de la famille Dieu, en se faisant homme vient à la rencontre de chacun d’entre nous, et plus particulièrement de ceux qui sont dans la souffrance ? Il est l’Emmanuel : Dieu avec nous ! Saint-Paul l’a bien compris lorsqu’il affirme dans l’épître aux Philippiens (2, 6-8) je cite : « Jésus de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes, reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté… » c’est-à-dire ressuscité ! Dieu est amour ! L’amour, en Jésus Dieu fait homme, l’amour a vaincu la mort ! L’amour et de sortie, l’amour se donne à tous ceux qui veulent l’accueillir ! Voilà la bonne nouvelle pour laquelle on a gardé le mot grec Évangile. Voilà ce qui motive l’apôtre Paul.
Dans la deuxième lecture, il affirme : « annoncer l’Évangile c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ». Malheur, pourquoi malheur, mais tout simplement parce que si je n’annonce pas, par toute ma vie, ce Jésus, dont l’amour me fait vivre, je meurs ! Il en est de même pour nous aujourd’hui, c’est pour cela que nous venons à la messe, pour faire un plein d’Évangile ! La messe c’est un festival de bonnes nouvelles. Il est important de repérer, dans le détail, tout ce qui est une bonne nouvelle de Dieu pour nous, au cours d’une messe.
À mesure que la messe se déroulait ce dimanche 7 février, j’ai détaillé toutes les bonnes nouvelles que nous recevons au fil de la liturgie. Je les reprends ici maintenant de façon listée ! Vous pouvez, si vous le voulez, remplacer le mot «Bonne nouvelle » par le mot « cadeau » : la messe, un festival de bonnes nouvelles, un festival de cadeaux… !
Première partie de la messe : Dieu nous rassemble :
1/ bonne nouvelle d’une communauté rassemblée, de tout âge, de toutes conditions, de toutes origines, de toutes couleurs… l’humanité est là motivés par la même foi ! Pas seulement invités, mais convoqués… !
2/ bonne nouvelle du signe de la croix : signe de l’amour et de la vie de Dieu Trinité, pour nous ? Nous nous en enveloppons, comme d’un manteau, en nommant notre Dieu : Père, Fils et Saint Esprit !
3/ bonne nouvelle du pardon, que nous recevons, pour les péchés ordinaires, confessés intérieurement, avec le « je confesse à Dieu » et le Kyrie ! Puis le prêtre demande pour nous le pardon de Dieu : « que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde ; qu’il nous pardonne nos péchés et nous conduise à la vie éternelle ». Nous répondons : Amen !
4/ bonne nouvelle de la louange, que nous pouvons ensemble adresser à Dieu Trinité d’amour, par le Gloria !
Deuxième partie de la messe : Dieu nous parle :
5/ bonne nouvelle de la parole de Dieu, parole d’amour, qui se démultiplie : Dieu nous parle dans la 1ère lecture, nous lui répondons par le psaume et son refrain. Dieu nous parle de nouveau par la 2ème lecture. Puis nous nous levons pour chanter l’alléluia qui nous prépare à écouter l’Évangile de Jésus, c’est-à-dire l’Évangile du ressuscité dont l’amour a vaincu la mort ! Ainsi, à la lumière de sa résurrection, nous nous rappelons un épisode de la vie de Jésus et nous découvrons que toute sa vie annonçait cette résurrection, événement clé de notre foi ! Les trois petites croix que nous traçons sur nous-mêmes expriment notre désir d’être imprégnés tout entier de cette bonne nouvelle… !
6/ bonne nouvelle d’une homélie, qui doit nous aider à grandir dans la foi et à la mettre pratique dans notre vie !
7/ bonne nouvelle du crédo, condensé de notre foi, dont chaque mention détail l’amour de Dieu pour nous !
8/ bonne nouvelle de la prière universelle, prière commune, actualisée en fonction des événements du monde et des personnes ! Nous prions les uns pour les autres… !
Troisième partie de la messe : avec le Christ, vers le Père, dans l’Esprit Saint
9/ bonne nouvelle de la création, triplement représentée par les fruits de la terre : le blé et le raisin, et par l’intelligence de l’homme qui les a transformés en pain (nourriture de base) et vin (boissons de fête) !
10/ bonne nouvelle de la préface, qui expose un aspect de notre foi, ce qui nous provoque à proclamer la bonne nouvelle suivante…
11/ bonne nouvelle de la sainteté de Dieu, que nous proclamons haut et fort, comme les hébreux le jour des rameaux, avec des Hosannas (traduction : sauveur, sauve-nous !) vibrants pour acclamer Jésus entrant à Jérusalem.
12/ bonne nouvelle du sacerdoce ministériel (le prêtre) missionné pour invoquer l’Esprit Saint en imposant les mains et reprendre les paroles de Jésus à son dernier repas et permettre ainsi la bonne nouvelle suivante…
13/ bonne nouvelle de Jésus présent sous la forme du pain et du vin ! Il se donne concrètement sans s’imposer !
14/ bonne nouvelle de l’anamnèse (même étymologie qu’amnésique) ce condensé de notre foi, dans lequel en nous adressant à Jésus présent, nous faisons mémoire de sa mort, de sa résurrection, et de notre attente de son retour !
15/ bonne nouvelle de l’Alliance rétablie entre nous et le Père par Jésus, mentionné dans la prière eucharistique avec l’invocation à l’Esprit Saint sur le peuple rassemblé !
Quatrième partie de la messe : la communion aux frères et aux sœurs, à la souffrance de Jésus, à son corps livré
16/ bonne nouvelle du Notre Père, prière de Jésus, le fils, le grand frère aîné. Il nous invite à la faire nôtre car nous aussi nous somme fils et filles bien-aimés de ce père bien-aimant. Nous sommes une grande famille de frères et de sœurs qui veulent s’ouvrir à toute l’humanité !
17/ bonne nouvelle de la paix de Jésus, la paix du ressuscité que nous pouvons nous transmettre les uns aux autres (ce rite est facultatif) et à laquelle nous voulons œuvrer par le témoignage de notre vie de chrétiens !
18/ bonne nouvelle de la souffrance de Jésus : l’invocation « agneau de Dieu… » est chantée en même temps que le prêtre brise l’hostie pour rappeler la souffrance et la mort de Jésus en croix. Le mot hostie, mot latin qui se traduit par victime offerte ! C’est la bonne nouvelle du cadeau que Jésus nous fait de sa souffrance : il a offert sa souffrance, il est mort par amour pour nous, pour que la mort n’ait pas le dernier mot, pour que l’amour soit vainqueur ! Nous pourrions dire qu’au moment de l’agneau de Dieu nous sommes au pied de la croix !
19/ bonne nouvelle de la résurrection signifiée par le petit morceau du corps de Jésus (hostie) que le prêtre met dans le sang de Jésus. Car sur la croix le corps de Jésus s’est vidé de son sang. Lorsque le corps et le sang sont séparés c’est un signe de mort ! Dans la résurrection le corps et le sang de Jésus sont de nouveau réuni, d’où ce petit geste que le prêtre fait en disant (officiellement à voix basse) : « que ton corps et ton sang, Jésus ressuscité, réunis dans cette coupe, nourrissent en nous la vie éternelle ». Ce qui signifie que lorsque nous communion, nous communion au corps de Jésus ressuscité, nous mangeons notre résurrection, nous nourrissons notre avenir : « celui qui mange ma chair et boit mon sang à la vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6, 54).
20/ bonne nouvelle d’accueillir Jésus en nous (la communion). Il se donne à nous sous la forme du pain : nourriture d’amour, nourriture de vie éternelle, communion entre nous : « nous formons un même corps nous qui partageons le même pain ! »
Cinquième partie de la messe : Dieu nous envoie
21/ bonne nouvelle d’un cœur à cœur… ! Ce temps de l’action de grâces est majeur pour fortifier notre vie de chrétiens : nous prenons le temps de nous laisser aimer par l’Amour source, l’Amour vivant, pour aimer à notre tour. Nous sommes habités, nous portons en nous quelqu’un d’autre que nous, comme une femme avant la naissance de son enfant ! Si les chrétiens ont du mal à témoigner de leur foi, c’est peut-être parce qu’ils ne se laissent pas suffisamment aimer… ? Ne gaspillons pas ces quelques secondes qui suivent la communion… !
22/ bonne nouvelle d’une confiance : Jésus, Dieu, habite notre cœur, nous sommes des tabernacles ambulants, Il va où nous allons, quelle confiance. Par nous, il va rencontrer ceux que nous rencontrerons dans les heures qui viennent. Nous sommes son visage, son sourire, ses mains… ! Au cinéma n’allons pas voir n’importe quoi… !
23/ bonne nouvelle d’être Christien : porteur du Christ ! Chrétiens nous le sommes : nous sortons de la missa, « ite missa est » (origine du mot messe) : nous sommes missionnés, envoyés… « Nous rendons grâce à Dieu ! »
Père Bertrand