À la suite du Christ, nous sommes invités durant 40 jours à changer nos cœurs, à laisser plus de place dans nos vies à l’Amour de Dieu. Pendant le Carême, nous sommes ainsi appelés à nous donner les moyens concrets de vivre pleinement ce temps qui nous mène à la Joie de Pâques. Je voudrais suggérer un point d’attention à vos résolutions de carême, il vient de deux éclairages différents qui m’ont habité en préparant cet édito.

C’est tout d’abord Saint Paul dans sa lettre aux Ephésiens qui nous dit que : « Aucune parole mauvaise ne doit sortir de votre bouche ; mais, s’il en est besoin, dites une parole bonne et constructive, bienveillante pour ceux qui vous écoutent » (Ep 4, 29).

C’est ensuite une des intentions de la prière du matin des moines d’Optima (Russie) : « Seigneur, apprends-moi à être juste vis-à-vis de mon prochain, sans attrister ni troubler personne. ». Ne pas blesser, être constructif, s’ajuster à l’autre, tout cela participent de cette attention aux frères qui nous anime encore plus en ce temps de carême.

Ne sommes-nous pas là au cœur du partage ? Un des trois piliers du carême chrétien. Ce partage nous rapproche de nos frères pour nous faire découvrir Dieu en eux. Il faut pour cela laisser tomber nos barrières, simplifier notre relation à l’autre, se désencombrer et se rendre disponible. On glisse ainsi doucement vers le jeûne, autre pilier du carême. Jeûner nous tourne alors vers nous même. Jeûner nous aide à découvrir cette face cachée qui nous habite et que nous essayons d’éviter par nos activités multiples, nos consommations de temps d’écrans de toutes sortes. Jeûner nous libère du superflu et nous rapproche de Dieu qui est là, présent en nous, au cœur de notre vie. Cette intimité nous ouvre à la prière, relation privilégiée à Dieu, troisième pilier du carême qui nous revivifie, nous réconforte, nous nourrit. C’est Lui qui nous envoie alors vers les autres, nos frères en humanité pour partager son amour. Ce parcours : partage, jeûne et prière que le temps du carême nous invite à approfondir apporte de la joie, pas encore la joie exultante de Pâque mais cette joie sereine et paisible qui vient de Dieu. Je nous souhaite d’y goûter autant que possible durant ces 40 jours.

Bertrand – Bubulle Farabet, diacre permanent.