Si vous m’aimez, dit Jésus, vous me verrez vivant et vous vivrez (Jn 14,15-21)

Quelle joie de relire les textes du dimanche 21 mai dernier ! Il y a là tout un projet et une option fondamentale à prendre. D’après ces textes, vivre, et ce, dans la joie et dans la paix, c’est ce que Jésus veut pour ses disciples et pour le monde (Jn 10,10).  Et cela est possible, à une condition que Jésus répète plus d’une fois :

« Si vous m’aimez ».

Que met Jésus derrière ces mots ?

On peut y trouver trois éléments :

  • des promesses
  • des indications sur cet amour attendu par Jésus
  • un chemin de vie ouvert à l’humanité

Des promesses de Jésus qui font appel à notre confiance

Si vous m’aimez, dit Jésus, alors je prierai le Père qui vous enverra un autre Défenseur, l’Esprit de vérité. Ici, Jésus indique qu’il a toujours été notre « avocat », avec tout l’engagement, la proximité et la compassion de cela implique. Par là, Jésus indique en même temps que l’Esprit envoyé bientôt aux disciples poursuivra la même mission que lui. C’est pourquoi il ajoute : je ne vous laisserai pas orphelin… je reviens vers vous.  Par ces mots, l’évangile nous dit finalement que dans tout ce que nous vivons, peines ou joies, nous ne sommes jamais seuls. Par son ESPRIT, le Christ vit en nous et avec nous.  Si le monde ne le voit plus, nous, les chrétiens, nous savons par la FOI que le Christ est VIVANT et qu’il nous communique sans cesse sa vie divine. Au moment noir où nous nous sentons seuls, nous pouvons nous tourner vers lui, non parce que la prière est un refuge, mais parce que nous savons qu’il est au cœur de notre vie.  C’est cela qui nous fait chanter : Tu es là au cœur de nos vies, et c’est toi qui nous fait vivre. Tu es là au coeur de nos vies, bien vivant ô Jésus-Christ. Oui, au soir de sa vie, il nous a promis de demeurer avec nous, toujours…  Comme dans la traversée d’un tunnel, c’est au plus profond de la nuit que nous sommes le plus près du jour…

Jésus et ses disciples précisent quel amour il attend de nous

Si vous m’aimez, dit Jésus, vous garderez mes commandements (Jn 14,15). Il s’agit du double commandement de l’amour de Dieu et du prochain. La foi n’est pas une doctrine, une morale ou un code de bonne conduite. La foi consiste à se savoir aimé et à aimer. Se savoir aimé par Dieu dont l’amour se manifeste à nous par ses multiples bienfaits et ceux des personnes en qui il met son Esprit. Car, pour peu qu’on est attentif, l’on peut redire avec la Vierge Marie : « Le Seigneur a fait pour moi des merveilles… Son amour s’étend d’âge en âge…»  Se savoir aimé, cela nous rends encore plus confiants et forts. Mais cela nous appelle à devenir les témoins de ce qui nous donne cette force. Alors Saint Pierre lance cet appel à nous : Soyons prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre compte de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect (1 Pierre 3,15). Dans le même contexte, Pierre ajoute que aimer Jésus c’est vivre dans l’Esprit du Christ, l’Esprit de Vérité, qui est en nous. Concrètement, dit-il, il vaudrait mieux souffrir pour avoir fait le bien, si c’était la volonté de Dieu, plutôt que pour avoir fait le mal.  C’est fort de ces convictions que les apôtres, témoins du Christ ressuscité vont s’embarquer dans l’aventure de l’évangélisation, les « Actes des Apôtres », où ils rendent comptent de leur foi, de leur espérance, en proclamant le Christ ressuscité, en accomplissant des œuvres au nom de leur foi, puis en donnant aux autres la possibilité non seulement d’admirer les merveilles de Dieu, mais aussi de recevoir l’Esprit de Jésus pour qu’à leur tour ils soient capables de devenir des témoins de son Amour.

Finalement, Jésus ouvre un chemin de vie pour l’humanité

Si vous m’aimez, dit Jésus, vous  me verrez vivant et vous vivrez aussi (Jn 14,19)

En effet, pour Jésus comme pour nous, vivre c’est aimer, c’est-à-dire accueillir, écouter, voir, être proche. Vivre c’est
« ouvrir » … ouvrir un chemin de foi, de confiance et de paix ; vivre, c’est prendre le risque d’aller vers l’Autre (Dieu) et les autres. … Au contraire, ne pas aimer, c’est « s’enfermer », c’est-à-dire : « vivre en enfer » ! C’est mourir..  A nous de choisir : prenons-nous le chemin de la vie ou de la mort, du bonheur ou l’enfer ? (Lire Dt 30,15…).

Père Sébastien