Pour recevoir l’Esprit-Saint, préparons notre Cénacle où, toutes portes closes, nous veillerons avec Marie, en communauté.
Mais Il viendra peut-être à nous dans la rue ou en voiture, au bureau ou dans un magasin. Ou par cette porte murée au fond de nous-même où nous ne l’attendions pas. Nous le reconnaitrons à cette peur soudain disparue, à cette langue soudain déliée, à cette parole qui se communique à l’autre comme un feu. Car Il est « l’Exileur », celui qu’on ne reçoit que pour le donner, pour être, par lui, mis en route vers tous les autres.
« C’est à vous qu’est destinée la Promesse, et à vos enfants, ainsi qu’à tous ceux qui sont au loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera. »

Pour prier l’Esprit-Saint, entrons dans la prière de l’Église.
Le trésor des chants, des invocations et de la louange est à nous. Apprenons-les par cœur. Laissons-les nous emplir le cœur. Usons-en comme l’enfant use des biens de sa maison. Mais quand nous aurons revêtu cette prière comme on met un vêtement de fête, nous aurons encore besoin du balbutiement maladroit de notre âme, comme le cri d’une naissance, comme un étonnement d’amour jamais achevé́.
« L’Esprit se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu. »

Pour agir selon l’Esprit-Saint, retrouvons la spontanéité́ joyeuse de ceux qu’aucune obligation ne contraint, qu’aucune habitude n’endurcit contre la grâce, qu’aucune audace n’effraye.
Soyons des êtres libres. Et pourtant nous ne serons jamais plus notre propre maitre. Au plus intime de notre liberté́, sans jamais la violenter, un Autre viendra établir sa demeure. Il nous fera un cœur réceptif et docile. Il nous rendra enseignable par Dieu, employable pour Dieu. Où que nous allions, quoi que nous fassions, nous serons « liés par l’Esprit ».

Pour témoigner de l’Esprit-Saint, nous convoquerons les apôtres, les saints et les martyrs.
Mais aussi les inconnus et les humbles, les affamés de justice et les pauvres de cœur, les artisans de paix et de pardon. Il nous faudra tous les mots de la foi reçue, devenus, à Son passage, autant de joyaux étincelants sous la lumière. Il les transformera en une parole imprévue, la parole à dire maintenant, qui sonne juste dans la bouche de celui qui la prononce, qui tombe juste dans l’âme de celui qui la reçoit.
« L’Esprit Saint lui-même vous enseignera ce que vous aurez à dire. »

Alors nous laisserons notre cœur chanter sa joie, une joie dont aucune autre n’a le goût, la joie du Fils pour le Père sous l’action de l’Esprit. Une joie que nul, jamais, ne pourra nous ravir !

Père Gilles-Marie