Appelons le Noureddine, il s’est donné la mort dans sa cellule après plus de 15 ans de détention. Sans famille, sans ami dehors, sans argent, un gars simple, il n’a pas supporté de devoir sortir plus tôt que prévu. Il avait donné toutes ses affaires aux autres détenus de l’étage avant son geste fatidique.

Hasard ou pas, quelques jours avant nous partagions avec d’autres détenus cheminant vers le baptême sur le texte du bon samaritain. Cet homme qui, sur son chemin, s’arrête auprès d’une personne laissée pour morte par des brigands après que des hommes de Dieu l’aient soigneusement ignoré. Il le soigne, le met à l’abri et s’assure qu’il s’en sortira. Il se sent proche de lui, il se fait proche de lui et il fait tout ce qu’il peut pour lui.

Notre époque de l’excellence a du mal à accompagner les gens comme Noureddine. Ils passent sous tous les radars, même ceux de la bienveillance publique. Ils sont sans doute trop éloignés du chemin tracé et balisé par cette société.

En ce temps de rentrées ; rentrée paroissiale, nouvelle année scolaire, n’oublions pas d’inclure dans notre liste de bonnes résolutions l’attention aux transparents, à ceux qu’on ne voit pas, ceux qui passaient jusque-là sous nos radars personnels. C’est dans notre entourage, dans notre quotidien que tout se joue.

Vous l’aurez compris le décès de Noureddine m’a touché. Ne pas avoir vu, ne pas avoir entendu, ne pas avoir agi me pose question. Ouvrons grand nos yeux, nos cœurs et nos oreilles pour agir, devenir plus humain et faire advenir le Royaume que Jésus nous annonce.

Belles rentrées à tous,

Bertrand-Bubulle FARABET

diacre permanent