Nous venons de vivre le temps pascal qui s’est achevé par la fête de la Pentecôte. Maintenant commence le temps de l’Eglise. Nous avons renouvelé notre disponibilité à l’Esprit Saint reçu au baptême pour nous accueillir mutuellement comme un don.
Le récit de la Pentecôte relaté dans le livre des Actes des Apôtres (Ac. 2, 1-11) évoque des signes prodigieux : un bruit comme celui d’un vent impétueux remplit la maison où étaient les apôtres, des lueurs éclatantes semblables à des langues de feu apparaissent sur chacun d’eux, ils se mettent à parler en d’autres langues et chacun les comprend dans son propre dialecte. Quelle merveille ! Au-delà de ces signes spectaculaires, un miracle silencieux s’est produit ce jour-là et ne cesse de se produire tous les jours : à la Pentecôte naît l’Eglise, c’est-à-dire une communauté, une famille où Dieu lui-même réunit des hommes et des femmes tous différents les uns des autres. Une Eglise où des hommes et des femmes de tout horizon, de toutes langues et de toutes nations, réalisent qu’ils sont frères et sœurs en Jésus et parlent le même langage.
L’époque que nous traversons connaît une prolifération des moyens de communication, mais la communication elle-même devient de plus en plus virtuelle, et parfois violente. De même, nous assistons à un foisonnement de langages allant du plus lapidaire au plus technique. Dans ce contexte, l’Esprit de Pentecôte nous invite à changer de paradigme pour passer de la fragmentation du langage, que symbolise l’histoire de Babel, à ce que les Actes des Apôtres nous décrivent comme une véritable « glossolalie de l’amour », c’est-à-dire le langage universel de l’amour.

C’est le langage qu’il nous faut apprendre, en nous laissant saisir par l’amour de Dieu. C’est ce langage qui porte du fruit, le fruit délicieux de l’Esprit dont parle saint Paul aux Galates: «amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi.» (Ga 5, 22-23). C’est aussi ce langage que notre paroisse a adopté dans son projet pastoral triennal qui touche à sa fin cet été (« Notre paroisse comme une famille où l’on rencontre le Christ qui aime » : Octobre 2018-Septembre 2021). Ce langage a porté beaucoup de fruits, dont certains sont discrets et d’autres visibles. En témoigne notre partage de carême qui a rapporté une somme de 9856,25 Euros pour aider les chrétiens de mon diocèse de Butembo-Beni au Nord-Kivu. Je vous en remercie infiniment. Je ne manquerai pas de revenir vers vous pour communiquer l’affectation de ce don.

Que le feu de l’Esprit Saint brûle toujours plus haut en nous en nous rendant attentifs à nos frères et sœurs en difficulté.

 

Père Jean-Paul.