Avec ce mois de mars viennent le printemps et le Carême. Tout appelle au renouveau. Cela est évident pour le printemps. Quant au Carême, il est un chemin qui conduit à une destination sûre : la Pâques, la Résurrection du Christ, sa victoire sur la mort. Pendant ce temps, sur les chemins quotidiens de notre vie où il nous précède et nous attend, Jésus nous apprend à ressusciter.
Déjà l’imposition des Cendres va avec l’appel à la conversion : « Convertissez-vous et croyez à l’évangile » (cf. Mc 1,15). Le Carême est un chemin de conversion où le chrétien est appelé à revenir à Dieu « de tout son cœur » (Jl 2,12) pour ne pas se contenter d’une vie médiocre, mais grandir dans l’amitié avec le Seigneur. Il est appelé à mourir au péché pour devenir participant de la vie nouvelle dans le Christ ressuscité (cf. Col 3:1 ; Éph 2:5).
A la base de tout il y a donc la Parole de Dieu que le chrétien est invité à écouter et à méditer avec davantage d’assiduité en cette période. Il est invité, durant ce temps de Carême, à méditer l’amour infini de Dieu pour tous les hommes, à travers la passion et la mort de son Fils Jésus Christ. De cette méditation se dégagent les 3 moyens sacrés que propose l’Église pour bien vivre le carême : la prière, le jeûne et le partage.
La prière est le cadre privilégié pour entretenir le cœur à cœur avec Dieu, ce Dieu qui nous parle et qui se donne à nous par sa parole faite chair.  La prière nous permet d’être habité par le Christ et d’oser affirmer comme Saint Paul : « Et si je vis, mais ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Gal 2,20).  Aborder le carême c’est donc se mettre à l’école et à l’écoute de l’Esprit de vie et de justice, pour qu’il soit le guide et le maître intérieur. C’est inscrire dans le temps ce que l’on veut vivre. C’est prendre le temps de se souvenir, de se préparer, de s’orienter. Le Carême propose de redécouvrir la prière comme nécessaire.
Le Carême propose aussi le jeûne pour se recentrer sur l’essentiel. C’est la conversion qui oriente le jeûne : je veux m’unir à Dieu, je veux me détacher, me libérer de tout ce qui fait obstacle à ma relation avec le Seigneur, à l’écoute de la parole de Dieu, à l’attention à la présence de Dieu dans ma vie. Je me détache aussi de tout ce qui ne favorise pas ma relation avec les autres et avec la planète qui est « notre maison commune ».
Le Carême devient ainsi temps d’apprentissage et de dépossession de soi pour partager, tendre la main, aider à se relever, faire grandir, bâtir de nouveau ensemble sur les décombres du passé. Ceci permet de découvrir que le bonheur est dans le don et l’attention aux autres, que l’amour partagé donne la joie et relève, et qu’en fin de compte le Ressuscité nous ouvre à la joie de l’Evangile.
Heureux et fructueux carême !  Que la joie de Pâques nous gagne !
                                                                                          

Père Sébastien, curé