Notre tradition catholique, a mis en valeur le carême comme temps de conversion personnelle… Et nous avons tous été attentifs, particulièrement dans cette période de pandémie, à vivre ce temps en cohérence et en continuité avec l’Évangile du mercredi des cendres, nous invitant à la prière, à la pénitence et au partage. (Bravo pour l’investissement dans le partage pour soutenir les chrétiens du diocèse du père Jean-Paul) L’Eglise en nous proposant, le carême, cet aggiornamento annuel de notre vie personnelle, fait œuvre de sagesse pour que nous soyons de vrais disciples du Christ, en un mot des chrétiens ! Mais ce n’est pas tout…
Car l’effort demandé ne s’arrête pas à Pâques, nous sommes invités à renouveler notre vie ecclésiale, notre vie apostolique, avec la Pentecôte en ligne de mire. Et pour cela, notre Eglise nous propose de vivre un « carême pascal » – et oui il y a 40 jours entre Pâques et l’ascension – un « carême ecclésial » qui invite chacun des baptisés-confirmés à relire et réactiver la dimension apostolique, ecclésiale, de sa vie chrétienne.
Puis suivront les 10 jours qui séparent l’ascension de la Pentecôte ! Ils sont, chaque année, avec les apôtres rassemblés au cénacle autour de Marie, une préparation pour renouveler notre disponibilité à l’Esprit Saint… ! Et quelle joie il y aura de célébrer dans le souffle de l’Esprit un nouvel envoi en mission de tous les baptisés-confirmés… !
Les consignes de Jésus sont claires : témoigner de sa résurrection…, être disponible à l’Esprit Saint, la force venue d’en haut promise par le Père (Lc 24, 48-49), aller dans le monde entier proclamer la bonne nouvelle (Mc 16,15), et même « faire de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du père du fils et du Saint Esprit… En leur apprenant à garder tous les commandements » (Mt 28,19-20). Et encore dans le livre des actes : « vous allez recevoir une force, celle du Saint Esprit… Alors vous serez mes témoins… Jusqu’aux extrémités de la terre » (Act 1,8).
Témoignage, disponibilité à l’Esprit Saint, évangélisation, catéchisation… tels sont les consignes laissées par Jésus aux disciples. Ces consignes méritent de notre part, une révision de vie et même une conversion, un réajustement des priorités de notre emploi du temps. Certains diront : « ces consignes s’adressent exclusivement aux apôtres et donc aux clercs… ». La lecture savoureuse des actes des apôtres – particulièrement indiqué dans ce temps pascal – a vite fait de nous démontrer le contraire ! Ce ne sont pas quelques-uns qui évangélisent dans les premiers temps de l’église, c’est toute une communauté qui par sa fidélité et sa joie de croire annonce la bonne nouvelle (Cf : Act 2, 42 et 47).
L’église du XXIe siècle à la suite de Vatican II insiste sur la responsabilité de tous les baptisés dans l’effort d’évangélisation : « les laïcs rendus participants de la charge sacerdotale, prophétique et royale du Christ assument, dans l’église et dans le monde, leur part dans ce qui est la mission du peuple de Dieu tout entier. Ils exercent concrètement leur apostolat en se dépensant à l’évangélisation et à la sanctification des hommes. » (AL 2).
Donc, si le temps du carême est terminé, le temps pascal et le temps de l’église commencent… La Pentecôte se profile à l’horizon, l’Esprit Saint vient sur l’église, sur nous, comme il est venu sur Marie au jour de l’annonciation, comme il est venu sur les apôtres le jour de la Pentecôte. La puissance du très haut nous prend sous son ombre… ! Le Père et le Fils espère notre Fiat… ? Demandons à Marie en ce mois de mai qui lui est consacré de nous apprendre sa disponibilité à l’Esprit Saint pour le service du projet de Dieu… ! Demandons aux apôtres la force de sortir au grand jour… et nos visages (même masqués) révéleront à nos frères la joie du Christ ressuscitée… !
Père Bertrand, curé