La fête de Noël célébrée le 25 décembre est le cœur du mystère de la foi chrétienne. De sa naissance à la pentecôte, tous les actes posés par Jésus sont sauveurs et redonnent la vie et la dignité de l’homme, qui jadis était abimée par le péché originel. Non seulement cet évènement nous apporte la paix, mais il restaure aussi l’humanité.

Parler de la vie et de la dignité humaines c’est parler de la conception biblique de la vie. De l’ancienne à la nouvelle alliance, Dieu se révèle de fond en comble comme celui qui donne la vie, la maintient et l’oriente à son terme. Dans cet élan de recherche de la valeur biblique de la vie humaine, nous nous engageons à passer en revue les grands moments de l’histoire du salut :

1. La conception biblique de la vie dans l’Ancien Testament
Plusieurs épisodes de l’Ancien Testament nous rapportent avec précision la valeur que Yahvé attribue à la vie. Dans le livre de la Genèse, le Seigneur est celui qui donne la vie à tout l’univers : aux bêtes, aux plantes, à la nature. Yahvé est bien maître et auteur de la vie, de toute vie, puisqu’il crée l’homme à son image et à sa ressemblance (Gn. 1, 26). Il en a fait image de sa propre nature ; telle est la dignité humaine inhérente à toute personne humaine. En créant l’homme à sa propre image, Yahvé insuffle en l’homme toutes les propriétés essentielles et dans ses narines une haleine de vie et l’homme devient un être vivant (Gn. 2, 7). Cette illustration nous révèle que l’homme reçoit sa vie et sa protection de Dieu. La « jalousie » de Dieu contre les menaces de la vie se manifeste dans l’épisode du meurtre d’Abel par son frère Caïn (Gn. 4, 8).  Le livre des Rois nous donne une autre preuve de la valeur que le Seigneur accorde à la vie de ses fils. C’est le cas du prophète Elie qui, face à la fureur de Jézabel, fut réconforté par l’ange du Seigneur dans le désert après avoir demandé la mort (1R 19, 1-7). L’auteur du livre de la sagesse affirme que Dieu est la vie de l’homme et il ne peut donc pas vouloir la mort de ce dernier. A travers les différentes péripéties du peuple élu, Israël découvre à quel point sa vie est précieuse aux yeux de Dieu. Alors même qu’il semble voué à l’extermination (Ex. 1, 15-22). Que dit le Nouveau Testament sur la vie ?

2. La vie et la dignité de l’homme dans le Nouveau Testament
Le Christ, Inaugurateur et Maître de la nouvelle alliance, se présente comme étant la vie (Jn.11, 25). C’est pourquoi aux morts, Jésus donne la vie. Tous les évangiles montrent qu’il donne la vie car il est la vie. C’est ce que rapporte l’Evangile selon Saint Matthieu quand Jésus affirme : « mais étroite est la porte, resserré est le chemin qui mènent à la vie, et il y en a qui les trouvent » (Mt. 7, 14). Nous convenons avec cet extrait que ceux qui trouvent le chemin ou la porte qui mène à la vie qui est Jésus, sont entre autres tous ceux qui s’engagent à la promotion de la vie et au recul de la culture de la mort. La célébration de la vie trouve sa plus forte expression dans l’évènement de Jésus-Christ. En effet, Jésus affirme que « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jn. 10, 10). La vie dont Jésus se fait dispensateur, est une vie pleine de sens, qui nous éloigne de toute mort. Alors, il y a lieu de croire que Jésus, en faisant cette déclaration solennelle, nous adhère à l’éternité de Dieu.
Les pères de l’Eglise ont considéré la vie comme un don de Dieu. « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant. Mais la vie de l’homme, c’est de voir Dieu. » Pour Saint Augustin, la considération de la vie a la même résonnance : « Tu nous a fait pour Toi Seigneur, et notre âme ne trouve le repos, tant qu’elle ne se repose en toi ». En définitive, la vie et la dignité humaines revêtent un caractère sacré et inviolable.

Abbé Aimé Minkala, Vicaire.