Novembre : mois d’espérance et de joie !
Traditionnellement consacré aux défunts, le mois de novembre nous unit par la prière aux âmes du Purgatoire (cf. Catéchisme de l’Église catholique, des numéros 1030 à 1032), fortifiant notre espérance dans la force silencieuse de la grâce.
Nourrissant ma méditation sur ce mois de novembre par une idée inspirée du Frère Daniel B., permettez-moi de vous offrir cette parabole.
Une jeune maman revenait de chez la coiffeuse. Sa nouvelle coupe de cheveux était certainement réussie, mais elle avait comme transformé son visage et son allure. Il fallait quelques secondes pour se réadapter…
Arrivée à la maison, ses enfants manifestèrent leur étonnement. Certains furent subjugués, enthousiastes ; d’autres, plus sceptiques.
Le dernier qui avait tout juste 4 ans, restait perplexe. Il dit cette phrase qui resta ensuite mémorable : « Mais est-ce que Papa t’aimera encore ? ».
Ce petit garçon avait tout compris. Il avait compris que la beauté de sa maman avait certes une objectivité, mais résidait tout d’abord dans le regard aimant de son époux. Il avait compris que sa maman avait cent fois raisons de se faire belle, mais que le seul critère de la véritable beauté était en fait le regard de la personne aimée.
Cette petite anecdote familiale nous explique… la fête de la Toussaint !
La beauté de la vie promise dans l’Autre Monde résidera certes dans la façon dont nous nous sommes préparés à cette vie si mystérieuse inaugurée dans la Résurrection de Jésus. Mais cette beauté résidera d’abord et avant tout dans l’intensité du regard du Père sur chacun de nous
« Nous lui serons semblables parce que nous le verrons tel qu’il est » (1 Jn 3,2)
Nous le verrons tel qu’il est, parce que le Père nous aura regardés d’un amour éternel, en son Fils. Dans la lumière de cette fête de la Toussaint, je rejoins profondément cette pensée d’un poète tchèque, Gustav Janouch :
« Quiconque demeure capable de voir la beauté ne devient jamais vieux ».
Et si dans nos prochains temps de prière, nous nous laissions regarder, ne serait-ce que quelques minutes ?
P. Gilles-Marie Lecomte