Fini les vacances, c’est la rentrée ! S’il n’y a pas 36 manières d’aborder la rentrée, il y en a au moins quatre : la décontractée (je profite jusqu’au 31 août à 23h59, et puis on verra bien), l’anxiogène (je commence à m’inquiéter de l’organisation de septembre aux alentours du 2 juillet), l’euphorique (fini de s’ennuyer comme un rat mort, je vais pouvoir ressortir tous les soirs, rencontrer du monde, les affaires reprennent, enfin!), la déprimée (j’ai le moral à plat, aucune envie de retourner au boulot, de voir la tête de tel collègue, d’affronter la jungle urbaine surtout à cette période où l’on redoute un rebond de l’épidémie de covid-19). Quel que soit notre état émotionnel, qu’on se réjouisse de la reprise ou qu’on la redoute, la rentrée est toujours un nouveau départ vers de nouveaux horizons à explorer.

          Dans notre paroisse, la rentrée de cette année est marquée particulièrement par le départ du Père Sébastien, notre ancien curé et l’arrivée du nouveau curé, le Père Bertrand. En voyant Sébastien partir, nous aurions envie de citer ce vers du Chant d’automne de Baudelaire : « Adieu vive clarté de nos étés trop courts ! » En effet, nos étés avec Sébastien n’auront duré que quatre ans. Certes ce n’est pas beaucoup, mais l’essentiel ce sont les liens qui se sont tissés entre nous et que nous voulons indéfectibles. Quand on s’aime bien et qu’on doit se quitter, on est toujours un peu triste. Mais Saint Augustin nous dit : « au lieu de nous attrister, disons merci à Dieu qui nous a permis de nous connaître et de nous aimer ; ne pensons pas à ce que nous perdons, mais à ce que nous avons reçu les uns des autres ».

          L’arrivée d’un nouveau curé dans une paroisse est toujours chargée d’interrogations et de promesses : Tandis que les uns s’inquiètent (« Pourvu que rien ne bouge ! »), d’autres aspirent à de nouveaux projets, de nouvelles initiatives (« Enfin un peu de sang neuf ! »), d’autres peut-être restent spectateurs (« Attendons de voir ! »). Autre curé, autres compétences, autres talents. Un nouveau curé ne peut ni reproduire, ni imiter ni remplacer ses prédécesseurs, il est seulement lui-même, choisi, appelé et envoyé par le Christ, missionné par l’Eglise à travers l’évêque.

          Soyons donc dans l’action de grâce pour le nouveau pasteur qui nous est donné en ce jour, soutenons-le de notre prière ; qu’il trouve dans notre paroisse la joie de se donner au Seigneur et à ceux et celles à qui il est envoyé. 

Père Jean-Paul