Pourquoi de manière habituelle avons-nous tendance à voir le verre à moitié vide ? Est-ce en l’homme ? Est-ce dû aux médias qui ne cessent de nous informer sur les mauvaises nouvelles internationales et nationales (guerre en Ukraine, crise économique et écologique, crise des matières premières…) ?
Qu’on le veuille ou non, nous ne pouvons pas les ignorer, elles affectent de façon plus ou moins proche notre vie quotidienne. Et comment dans cette morosité parler et insuffler un peu d’espérance ? Car si l’argent ne fait pas le bonheur, il y contribue, ne serait-ce que pour subvenir à nos besoins vitaux : se loger, se nourrir…
Si l’espérance ne résout pas les questions matérielles, elle peut néanmoins nous ouvrir à une réalité plus grande ; une réalité qui nous dépasse et dont nous avons parfois du mal à en évaluer la dimension : la vie éternelle !
Et si la sobriété heureuse, tant défendue par le pape François (cf. son encyclique Laudato Si’), était finalement la clé pour vivre et garder l’espérance ? Cette sobriété n’est pas qu’un appel au retour à une vie plus simple, elle est aussi un appel à ouvrir notre cœur à la dimension du partage sur cette terre, qui n’est que l’anticipation de celui qui nous est promis dans la vie éternelle.
J’ai lu récemment ce conte (pour les petits et les grands enfants ).
« Un fermier possédait un âne. Un jour, son âne tomba dans le puits. L’animal gémissait pitoyablement et cela dura des heures. Le fermier désespéré se demandait ce qu’il pourrait bien faire. Finalement, il décida que l’animal était bien assez vieux et que ce ne serait pas rentable de le récupérer.
Il alla donc inviter tous ses voisins pour l’aider. Chacun saisit une pelle et, tous ensemble, ils commencèrent à refermer le puits. L’âne se mit à braire terriblement fort. Puis, à la stupéfaction de chacun, il se tut… Encore quelques pelletées et le fermier, curieux, jeta un regard dans le fond du puits. Quel ne fut pas son étonnement de voir qu’à chaque pelletée, l’âne secouait la terre qui lui tombait sur le dos et montait dessus. Les voisins continuaient à pelleter et l’animal se secouait et montait de plus en plus. Bientôt, ils furent stupéfaits de voir l’âne sortir du puits et se mettre à trotter ».
La vie peut essayer de nous engloutir. Pour sortir du trou, il faut se secouer, avancer. Chacun de nos ennuis est une pierre qui permet de progresser. En n’arrêtant jamais d’espérer et d’agir, nous pouvons sortir des puits les plus profonds.
En cette période de vœux, j’ose nous adresser un souhait légèrement décalé pour l’année qui commence : secouons-nous et avançons !
« Face à l’état du monde, il n’y a pas de solution, mais il y a une voie ! »
(Edgar Morin)
Père Gilles-Marie