Comment être missionnaire dans notre société sécularisée, multi-religieuse où nos contemporains revendiquent le droit à l’autonomie en refusant à toute institution le droit de « dire la norme ». L’homme moderne veut légitiment penser par lui-même.  Si les exigences d’hier ne vieillissent pas et restent des exigences, il faut trouver les moyens de les appliquer aujourd’hui. Les circonstances nous orientent vers la nécessité de créer et c’est ici que Marie peut nous aider.

La tradition chrétienne a donné au récit de la rencontre entre Marie et Elisabeth le beau nom de visitation. Cette visitation offre à tous les chrétiens une figure de la mission. « Marie vouée à porter le Christ en elle, hors de chez elle, comme chacun de nous » « Marie nous ouvre la route. La Tradition la désigne comme la Reine des apôtres. La « hâte » de Marie pour se rendre chez sa cousine, le chemin parcouru expriment, d’une certaine manière, l’urgence qui pousse les apôtres sur les chemins de la rencontre.

La rencontre permet à chacun de mieux comprendre son propre mystère. Les apôtres ne sont pas ceux qui savent et qui vont porter la foi à d’autres. Les apôtres sont ceux qui cherchent et qui se risquent dans la rencontre des autres, y compris des autres croyants.
La présence de l’Eglise, notre présence dans cette société qui est la nôtre peut être  comparée à une visitation.

« Marie porte en elle l’Emmanuel. Il est son secret. Elle ne sait comment le dire. Doit-elle-même le dire ? Et voici que souvent c’est l’autre qui prend l’initiative du salut comme Elisabeth parlant la première dans la liberté de l’Esprit. » 

Pour le cardinal de Kessel, la mission est l’œuvre de Dieu (Marie porte en elle l’Emmanuel). A cette œuvre l’Eglise peut et doit collaborer, mais pas de n’importe quelle manière (elle ne sait comment le dire. Doit-elle-même le dire ? ) Elle est signe visible et efficace. Elle est de l’ordre du signe. Elle n’est que signe. (Comme Marie).

C’est trop simple me direz-vous ? Heureusement que c’est simple, car nous sommes tous concernés. La seule question que nous pouvons nous poser est la suivante : « Comment Dieu s’approche-t-il maintenant de la personne avec qui je parle ? Mais ce n’est même pas nécessaire. En cette nouvelle année, osons la rencontre.
Jean Marie Claeys

A partir de la pensée de Christian de Chergé