Voilà une parole que plus d’une fois Jésus proclame (cf. Mt 9,13 ; 12,7), citant le prophète Osée, et que je laisse à votre méditation, à l’occasion de ce dernier édito que je vous partage avant d’aller ailleurs.

            Cette parole me tient à cœur. La miséricorde est un autre nom de l’amour, un amour inconditionnel, un amour sans limite. Elle est d’abord une caractéristique de Dieu lui-même, qui est « pris aux entrailles  » comme une mère pour son enfant, devant la fragilité et la pauvreté multiforme de l’homme. Elle est compassion pour toutes les formes de souffrance : elle est secours, patience bienveillante, pardon généreux. La miséricorde est le cœur de la révélation divine dans l’Écriture Sainte, mais aussi le cœur de la vie chrétienne.

            A cette miséricorde divine, tout être humain doit sa vie et son salut.  2016 a été une année sainte de la miséricorde, et l’Église nous a permis de redécouvrir ce thème. C’est au cours de cette année que je suis envoyé à la paroisse sainte Anne où, parmi les premiers événements importants auxquels je participe, figure le pèlerinage à Rome de plus de 80 personnes à l’occasion de cette année sainte de la miséricorde. Belle expérience qui nous laissera dans la joie et l’envie de déployer cette manière d’être de Dieu dans notre paroisse.

            Tous ensemble, nous avons donc cheminé depuis près de 4 ans. De jour en jour, au cœur de notre quotidien marqué par des réalités bonnes et moins bonnes, nous n’avons cessé de vivre les merveilles de cette miséricorde de Dieu qui s’étend d’âge en âge (Lc 1,50). Dieu est à l’œuvre. Nous lui sommes reconnaissants et chantons sa louange. Mais il reste à retenir que notre louange à Dieu doit être un émerveillement et une joie partagés non seulement dans la liturgie mais aussi et surtout dans tout le reste de la vie. Dieu fait expérimenter à l’homme un amour fidèle qui le rend capable d’être, à son tour, miséricordieux (cf. 2 Co 1,3-4). Jésus dira : « Vous avez reçu gratuitement, donnez aussi gratuitement » (Mt 10,8).  Et dans 1 Co 13,2-3, Saint Paul de souligner : « J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien ». Jésus ajoutera : « C’est à l’amour que vous avez les uns pour les autres qu’on vous reconnaîtra mes disciples » (Jn 13,35), un amour à vivre dans les réalités du quotidien (lire Mt 25,31-46).

            Oui, la paroisse sainte Anne est pleine de vitalité, des avancées ont été vécues ; mais elle a aussi des fragilités et des blessures à guérir. La route de la conversion est à poursuivre inlassablement. L’Esprit du Seigneur veut certainement nous pousser vers des horizons nouveaux et meilleurs : il faudra donc accepter de laisser nos cœurs devenir davantage miséricordieux ; il faudra accepter d’avancer la main dans la main dans l’édification de cette paroisse dont nous avons rêvé, qui ressemblerait le mieux possible à une « famille où l’on rencontre le Christ qui aime », et où l’on expérimente la joie de vivre en frères !

            Que Dieu nous garde dans son amour et qu’il vous bénisse.

            Au-revoir !

Père Sébastien