Avec le mercredi des cendres nous entrons dans le carême, temps fort qui nous est donné pour nous préparer à célébrer les fêtes pascales comme l’évènement fondateur de notre Eglise. Pendant ce temps de carême, l’Eglise nous invite à observer trois piliers de la vie chrétienne : l’aumône, la prière et le jeûne. Quarante jours durant et bien au-delà, il s’agira pour nous de faire l’aumône, d’être assidus à la prière et de pratiquer le jeûne pour une meilleure concentration spirituelle. Cependant Jésus précise que ces trois actes essentiels perdent toute valeur s’ils sont pratiqués de manière ostentatoire car ce qui est accompli pour se faire admirer des hommes n’a aucun prix aux yeux de Dieu. Entrer en carême, c’est nous ouvrir à une meilleure connaissance du Christ pendant quarante jours. La prière, la pénitence et le partage que le carême nous demande d’intensifier, n’ont d’autres objectifs que de nous amener à une approche renouvelée de ce Christ qui est devenu pour l’humanité, le chemin, la vérité et la vie ; C’est dire à quel point le carême devrait devenir, pour chacun d’entre nous une école de la foi renouvelée, capable de venir dynamiser de l’intérieur toute la trajectoire de nos vies y compris nos souffrances et nos épreuves.
L’évangile du premier dimanche de carême parle de l’Esprit de Dieu qui conduit Jésus au désert juste après son baptême, comme jadis le peuple des Hébreux après avoir traversé la mer à pieds secs. A la différence de ses ancêtres, Jésus vit et traverse cette épreuve en Fils fidèle en dépit de la triple tentation du malin sur le pouvoir et l’avoir. Que propose Satan le tentateur à Jésus ? Changer les cailloux en pains, opérer des prodiges par les propres forces humaines et établir un royaume terrestre. Ces trois tentations continuent à assaillir même l’homme d’aujourd’hui. Par conséquent, le salut de l’humanité ne réside pas dans la seule satisfaction des besoins matériels. Nanti de la sagesse divine, Jésus réponds aux subtiles approches du malin par la seule autorité de la Parole de Dieu comme révélatrice du mystère trinitaire. Enfin, le temps de carême a une dimension dynamo-dynamite, c’est-à-dire « l’évènement pascal vient dynamiter le vieil homme qui est en nous pour dynamiser notre foi et notre relation avec Dieu.
D’autre part, le nombre quarante rappelle le nombre d’années pendant lesquelles Dieu a éprouvé au désert la fidélité de son peuple. L’Esprit reçu au baptême est à l’œuvre au long de la mission de Jésus. L’Esprit de Dieu révèle l’identité messianique et filiale de Jésus : il est le Messie et Fils de Dieu (Mc.1, 1 ; 15, 39), venu pour réconcilier et tisser une nouvelle alliance entre Dieu et son peuple et par extension toute l’humanité. Que le temps de carême dispose nos cœurs à suivre Jésus même dans sa souffrance pour « la gloire de Dieu et pour notre salut ».
Père Aimé