Pendant le confinement, à la maison nous avons décidé de faire du pain au levain. On en parlait depuis longtemps, c’était l’occasion alors on s’est lancé. Toutes les étapes jusqu’au pain n’ont pas manqué de faire résonner l’image du levain que l’on trouve dans la bible comme celle qui le compare au Royaume de Dieu en Matthieu 13,33. Pour faire un tel pain il faut d’abord « élever » un levain et, oh surprise il suffit pour ce faire d’un peu de farine et d’un peu d’eau à parts égales. On peut voir le Royaume comme un doux mélange de ce qui vient de Dieu et de ce qui vient de nous. Il s’agit ensuite de bien mélanger puis de laisser travailler, dans un coin au chaud (25 30°C). Chaque jour on regarde ce qui s’est passé et on «rafraîchit » le mélange (au début ce n’est pas encore un levain) en remplaçant un peu du mélange par un peu d’eau et de farine. Le Royaume comme le levain est à vivre et à entretenir chaque jour au fond de notre coeur.

L’écoute de la Parole, la prière, l’adoration … A chacun de trouver son chemin pour « rafraîchir » le levain que nous sommes. Au bout de quelques jours des bulles apparaissent, c’est pour ça que nous avons appelé notre levain « Bubulle », et le mélange dégage un e bonne odeur : c’est la vie qui se manifeste, les micro organismes sont à l’oeuvre et la fermentation a lieu. Dans notre vie spirituelle il se passe aussi des choses car la prière nous pétrit . Les bulles de notre vie intérieure apparaissent, ce sont les fruits de l’Esprit comme la charité, la joie et la paix. C’est un signe que la vie de Dieu grandit en nous. Une partie du levain peut alors être utilisée pour faire le pain : on le mélange intimement à de la farine, on pétrit énergiquement le tout, on le laisse reposer pour que la pâte lève avant la cuisson. Le levain que nous sommes ne doit pas rester seul, il sera utile à la pâte humaine que si nous vivons dans le monde, si nous sommes intégrés à lui, dans chacun de nos lieux de vie avec patience et charité Le Royaume de Dieu grandit alors doucement.

Pour garder au coeur cette méditation je vous propose de m’appeler « bubulle » pendant l’été, si vous me permettez de faire de même. Cela nous rappellera que le Royaume est là, comme le levain dans la pâte et que nous, baptisés, pouvons participer à faire grandir l’homme là où nous sommes. (Cela me permettra aussi de constater que les éditos sont bien lus jusqu’au bout 😉

Bel été à tous, bubullez dans la joie !

Bertrand (bubulle) FARABET, diacre permanent