Nous abordons cet été, avec je l’espère une perspective de vacances pour la plupart d’entre nous, mais peut-être aussi avec une certaine inquiétude au vu des événements qui font l’actualité dans notre pays et sur notre planète ! Force est de constater qu’il y a une similitude, toutes proportions gardées, entre la situation des contemporains de Jésus et les citoyens du monde que nous sommes aujourd’hui !
Ainsi : « À la vue des foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « la moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson… »
(Mt 9,26 sv. Évangile du dimanche 18 juin). La suite logique de ce triste constat c’est, parmi les disciples, l’appel des apôtres, auxquels Jésus confie sa mission par une succession de verbes actifs : allez vers, proclamez, guérissez, ressuscitez, purifiez, expulsez, donnez… Puis Jésus prévient les apôtres : vous allez prendre des coups… il annonce les persécutions terribles que subiront ses disciples… ! (Mt 10,17-25) Mais il ajoute trois fois de suite, : « Ne craignez pas… ! » (Mt 10,26-33 Évangile du 25 juin) Ainsi Jésus invite ses apôtres à la confiance face à la peur, qui aurait bien des raisons d’envahir leur cœur.
La société dans laquelle nous vivons n’est différente de celle de Jésus que par l’ampleur des moyens de violence et de communication qui nourrissent et décuplent les peurs. Ainsi, beaucoup de nos contemporains pressentent que notre société va dans le mur : le tissu social est de plus en plus distendu, il y a la question écologique, le respect de la création, les questions de justice, la guerre sur notre continent, les foyers de tension qui se démultiplient à la surface de la planète. Alors se fait jour, une certaine lassitude, et une peur sournoise se diffuse, elle alimente les conversations, avec une forme de désespérance… ! Et les décisions politiques qui se succèdent depuis plusieurs années, tous bords confondus, n’apportent pas de changement majeur ! Et les peurs s’installent !
Dieu en Jésus vient combattre et vaincre toute peur. Que ce soit celle du voisin, de l’autre dans sa différence, de la maladie ou de la mort, de l’avenir, de l’inconnu, et peut-être surtout de nous-mêmes… ! Il nous faut donc relire l’Évangile et découvrir, à la lumière de la résurrection, le quotidien de la mission de Jésus, comme une vraie réponse à toutes les peurs qui habitent l’être humain. « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme » (Mt 10,28). Les Évangiles nous rapportent comment Jésus, par sa parole, et peut-être encore plus par ses actes, a pris soin de l’âme de ses disciples. L’épreuve de la croix, leur rencontre avec le ressuscité et le don de l’Esprit Saint, feront d’eux des témoins de l’amour de Dieu en Jésus-Christ, témoin fidèles tous azimuts… !
Maintenant c’est à nous, c’est notre tour ! Nous sommes invités à accueillir le salut, la lumière du ressuscité, au plus intime de nous-mêmes, comme un véritable antidote à toutes les peurs qui traversent notre humanité. C’est un véritable effort de conversion qui nous est proposé, pour que nous soyons témoins, malgré nos fragilités, nos limites, notre péché, nos peurs. Nous sommes des bien-aimés de Dieu, nous sommes missionnés pour inviter à la confiance en Lui… !
Au fil de l’été, les rencontres seront nombreuses, avec familles et amis, avec des inconnus…, nous aurons à cœur de rendre compte de l’espérance qui est en nous. Plus encore nous aurons à cœur d’agir positivement, comme Jésus, en faveur des personnes « désemparées et abattues qui sont comme des brebis sans berger. » L’œuvre de Jésus est appelée à continuer à travers nous dans le monde. Ainsi vont les chrétiens actifs que nous sommes, non seulement pendant « les vacances », mais chaque jour de notre vie. Prions, la moisson nous attend…! Nous en reparlerons à la rentrée…!
Père Bertrand