« Et ne nous laisse pas entrer en tentation »
« Et ne nous laisse pas entrer en tentation »
Le premier dimanche de l’Avent, dans tous les diocèses de France, nous adoptons une modification dans la prière du « Notre Père ». La sixième demande, -« Ne nous soumets pas à la tentation »-, devient « ne nous laisse pas entrer en tentation ». Avec le temps, on va s’habituer. Mais pourquoi ce changement ?
Une traduction est toujours difficile : Jésus parlait araméen, l’évangile a été écrit en grec, puis traduit en latin avant de nous arriver dans notre langue maternelle ! La formulation que nous allons abandonner n’était pas fautive au plan exégétique, mais l’expression « ne nous soumets pas à la tentation » peut être mal interprétée : elle laisse entendre que Dieu pourrait nous tenter ou nous éprouver en nous sollicitant au mal. Ceci est évidemment contraire aux Écritures.
Dans le récit biblique des premiers hommes (Adam et Eve), ce n’est pas Dieu qui tente l’homme mais le « serpent », le « diable » (Gn 3), c’est-à-dire celui qui veut diviser, briser l’amitié entre Dieu et sa créature. Même Jésus, le fils de Dieu, a été tenté plusieurs fois dans sa vie ; le serpent a cherché à l’éloigner de son Père. L’ « évangile », la bonne nouvelle, est qu’en Jésus tout homme peut vaincre toute tentation ; comme Jésus, nous pouvons nous en remettre entièrement au Père qui « est fidèle et ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces » (1 Co 10, 13). C’est pourquoi, Saint Jacques prévient : « Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : Ma tentation vient de Dieu. Dieu, en effet ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne » (Lettre de Saint Jacques 1,13). Par ailleurs, la nouvelle traduction fait parfaitement écho à l’exhortation de Jésus au jardin de Gethsémani : « Priez, pour ne pas entrer en tentation » (Luc 22,46).
Faire face à la tentation peut donc devenir une expérience importante car cela nous aide à resituer le rôle et la place de Dieu dans nos choix, face à ce qui nous semble bien et bon. « Réfléchir sur les tentations (…) est une invitation pour chacun de nous à répondre à une question fondamentale : qu’est-ce qui compte véritablement dans ma vie ? (…) quelle place à Dieu dans ma vie ? Est-ce lui le Seigneur ou bien est-ce moi ? » (Benoît XVI, Audience du 13 février 2013). En compagnie de Dieu, la tentation devient un appel à notre liberté, au discernement, à une conversion permanente.
Le temps de l’Avent vient nous aider. Il nous prépare à fêter la naissance de Jésus que la tradition a située le jour où la nuit est la plus longue, et en plus à minuit, au moment où la nuit est la plus profonde. Ceci signifie concrètement pour nous que c’est dans la nuit que Jésus naît, c’est dans la nuit de nos existences jonchées d’épreuves et de tentations que Jésus vient nous rejoindre, c’est dans nos ténèbres intérieures que Jésus vient prendre naissance. Avec la lumière qui grandit en nous, symbolisée par ces 4 bougies de l’Avent, nous devenons ceux dont parle Isaïe 9,1 : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière; sur les habitants du sombre pays, une lumière a resplendi ». Je vous souhaite donc une belle attente de cette fête de Noël. « En Avent tous et toutes ! ».
Père Sébastien
Paroisse Sainte-Anne
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