Après quarante jours d’exercice et d’expérimentation du jeûne, de la prière et de l’aumône, l’Eglise nous propose la liturgie postpascale centrée sur le kérygme : la passion, la mort et la résurrection du Christ. Pendant tout le temps pascal : du dimanche de la résurrection à la pentecôte, l’Eglise nous invite à méditer, vivre et intérioriser les mystères glorieux et le lien intrinsèque entre la croix du vendredi saint et le tombeau vide du matin de pâques.
En effet, la pâque est l’évènement fondateur de l’Eglise parce qu’elle est née du côté du Christ percé par le soldat romain, d’où sont sortis l’eau et le sang. L’eau symbolisant le baptême et le sang, l’eucharistie. C’est dans ce contexte que nous sommes d’avis avec Saint Paul qui dit que : « Si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi » (1Co.15,14). Notre foi est fondée sur l’événement pascal du Christ, préfiguré dans l’ancien testament par l’exode, le passage à pieds secs de la mer rouge et les pérégrinations du peuple d’Israël dans le désert, quarante ans durant. Quand je parle de la foi, il s’agit de l’adhésion totale de l’homme à la personne du Christ. C’est bien la foi des apôtres que Paul transmet aux gentils. Cette foi que le Christ ressuscité a lui-même confiée aux douze en les envoyant en mission avant de remonter vers son Père. C’est cette même foi que Saint Paul a reçue après sa conversion avant d’être appelé par l’Eglise à évangéliser les nations. Le cœur de la foi, la pierre d’angle, c’est la résurrection des morts.
Il n’y a d’autre chemin, d’autre vérité que le Christ ressuscité.
Bien aimés dans le Seigneur, nous sommes tous invités à nous approprier et à vivre la découverte du tombeau vide par les femmes de l’Evangile : Marie Madeleine, Marie la mère de Jacques, et Salomé, que nous puissions nous aussi vivre la résurrection pour que nous devenions des hommes nouveaux et transformés. Que les mystères glorieux (la résurrection, l’ascension, la pentecôte, l’assomption et le couronnement de la Vierge Marie au ciel) nous permettent de vivre en intimité avec le Christ et que nous soyons unifiés à Lui, pour que nous disions avec Saint Paul : Ce n’est plus nous qui vivons, c’est le Christ qui vit en nous (Cf. Gal2, 20).
Au cours de ce temps pascal, demandons une nouvelle effusion de l’Esprit Saint pour pérenniser l’action salvifique du Christ, parce que sans « Lui, nous ne pouvons rien ». Par conséquent, il est l’agent principal de la mission, de l’évangélisation et de la conversion des cœurs. Ainsi, s’adressant aux galates, Saint Paul dit : « Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair » (Gal.5,16)

                                                                       Abbé Aimé Minkala